En fait, ce n’est pas hier mais plutôt dimanche dernier que mon majeur s’est exprimé.
Je roulais sur l’autoroute lorsque j’ai dépassé par la voie de droite quelqu’un qui semblait avoir décidé de rester sur la gauche même si il n’avait personne à doubler. Il n’a pas apprécié mon initiative et m’a flashé ses lumières alors que je reprenais place dans la voie de gauche, devant lui.
C’est alors que spontanément mon bras droit s’est levé vers mon rétroviseur et ma main a fait à ce conducteur un majestueux doigt d’honneur, solide et pausé.
Mon premier vrai « fuck you »!
Peut-être mon dernier!
Sur le coup, je me suis dit à voix haute « euh…. ça va Mp? » puis j’ai éclaté de rire devant le ridicule de la situation et ai continué mon chemin.
Mais mon geste m’a trotté dans la tête toute la soirée. Pourquoi donc avais-je eu l’élan de faire ce doigt d’honneur à un automobiliste inconnu?
Ce n’est que le lendemain matin que j’ai réalisé que ce geste était directement relié à une déclaration que je m’étais faite une demi-heure avant l’incident.
Quelques heures avant de prendre la route j’avais senti que quelque chose grondait en moi. J’ai donc profité du cocon que m’offrait ma voiture pour dialoguer avec moi-même. Certains sujets étaient plus lourds que d’autres mais en bout de ligne la conclusion fut frappante. Sans m’en rendre compte j’avais, dans la dernière semaine, recommencé à jouer avec mon dimmer (variateur) intérieur .
C’était pourtant quelque chose que je m’étais promis de ne plus jamais faire.
Dans le passé j’ai observé à maintes reprises que j’avais pris l’habitude de baisser le dimmer de mon intensité lorsque j’étais avec certaines personnes très différentes de moi et que je voulais fitter. J’ai même failli m’éteindre complètement à force d’utiliser cette méthode. C’est pourquoi j’avais alors décider de ne plus y avoir recours.
Sauf que là, dimanche dernier, j’observais avec frustration que j’avais récidivé. Sans m’en rendre compte j’avais encore une fois ajusté mon dimmer. C’est vrai que c’est plus facile de dealer avec la routine enfants/école/job/responsabilités/temps qui file quand je deviens « médium-tiède »
MAIS JE NE SUIS PAS ÇA!!!!!
Comme quelqu’un me l’a déjà fait remarquer, je suis tout sauf tiède!
Elle m’avais prévenue. Prévenue que je pourrais être tantôt brûlante, tantôt glaciale, mais JAMAIS tiède. Ce n’était pas pour être tiède que j’avais choisi cette incarnation et elle mettais l’emphase sur le fait qu’il était important pour moi d’arrêter de me tiédir pour fitter.
C’est quand j’ai réalisé ma récidive que j’ai déclaré (à moi et à l’Univers) que je choisissais dès maintenant d’être totalement qui je suis vraiment, même si parfois ça allait en bousculer quelques-uns et quelques-unes.
Ce doigt d’honneur n’était donc pas vraiment destiné à cet automobiliste mais plutôt à ce qu’il représentait.
C’était un fuck you à tous ceux et celles (y compris certaines parties de moi) qui me trouve trop.
Trop bizarre.
Trop intense.
Trop aimante.
Trop passionnée.
Trop compliquée.
Trop imprévisible.
Trop demandante.
Trop exigeante.
Trop gourmante.
Trop spontanée.
Trop.
C’était donc un fuck you libérateur.
Un fuck you de Femme Sauvage.
Il m’est évident que c’est de me nuire que d’essayer d’ajuster mon wattage pour ne pas trop déranger, pour plaire, pour fitter.
Oui ça empêche la Femme Sauvage de rugir et de bousculer l’équilibre des choses. Mais moi j’ai envie de lui laisser une belle grande place en moi. J’ai envie de la laisser bousculer certains aspects de ma vie qui me restreignent.
J’ai envie de courir à ses côtés.
Envie de Vivre vraiment. Avec un grand V.
Peu importe ce que les autres en pensent…
Alors voilà. C’était ce cri qui était derrière le doigt d’honneur.
Le cri de la Femme-Louve.
Le temps est venu de laisser nos femmes et nos hommes sauvages nous guider vers qui nous sommes vraiment.
Le temps est venu de courir avec les loups et de renouer avec la Terre.
Le temps est venu d’Être. Avec un grand E.
Peu importe ce que votre entourage en pense…