Voici le troisième billet de « La série métamorphique ».
Les billets précédents peuvent être lus ici.
Voici l’histoire de ce rituel qui s’est présenté en avril 2021, une dizaine de jours avant ma fête. Son arrivée coïncidait avec un grand besoin de laisser partir haut et fort des mémoires douloureuses, des croyances désuètes et les patterns qui s’y rattachaient.
Naturellement il y a eu plein de travail dans l’ombre qui a précédé ce moment charnière. Ces croyances et patterns je les connaissais. J’avais écrit à leur sujet, j’avais dénoué et détricoté, j’avais pleuré et touché à une ribambelle d’émotions. J’avais aussi fait plein de petits et grands exercices pour les laisser partir. Et là, en avril 2021, le temps était venu et je sentais que toutes les petites et grandes Moi étaient prêtes à s’en défaire. Je sentais également que mes sens devaient être sollicités dans cette expérience, tout en particulier mes mains.
Sans trop y penser (yé!) j’ai vu naître en moi des images de figurines de glaise contenant ces croyances et patterns. En peu de temps la vision s’est suffisamment précisée pour que je puisse passer à l’action.
Ce rituel s’est étalé sur plusieurs jours. À chaque jour je prenais le temps de m’assoir avec une croyance/pattern/mémoire douloureuse et j’écrivais à son sujet dans mon journal jusqu’à ce qu’elle devienne assez précise pour tenir dans une ou deux lignes. Ensuite je prenais papier, crayon et glaise et j’écrivais la phrase descriptive sur le papier et sur une galette de glaise. Puis je laissais mes mains façonner la glaise en une petite figurine, toujours en tenant l’espace pour la phrase que j’y avais logée.
Une fois terminée, je posais la figurine et son petit papier sur un autel dédié expressément à elles, une petite salle d’attente où leur médecine continuait de s’amplifier en attendant le jour de la libération.
En quelques jours, sept figurines sont nées. Une belle petite colonie de statuettes aux personnalités et aux vibrations uniques, tenant en elles l’essence de sept de mes croyances/blessures. Certaines figurines ont été beaucoup plus douloureuse à faire que d’autres mais tout au long de ce processus je me sentais soutenue et accompagnée.
Puis est venu le temps de la libération. Dès le premier jour je savais qu’à la fin de cette aventure (qui se terminerait le jour de ma fête) chaque figurine (et la douleur qu’elle contenait) serait détruite. J’avoue avoir eu un petit pincement au cœur à l’idée de détruire certaines d’entre elles qui m’étaient particulièrement attachantes. Ce fut intéressant d’observer cette petite réticence, cet attachement qui se tissait avec certaines d’entre-elles. J’y voyais un rappel de comment, dans notre vie quotidienne, on s’attache parfois à des croyances, à des façons de faire et à des blessures, même lorsqu’elles ne nous apportent rien de positif si ce n’est que le confort du connu.
Alors c’était clair que, mignonnes ou pas, les sept devaient retourner à la Terre. Elles auraient pu être enterrées mais j’avais envie que symboliquement, l’espace qu’elles avaient occupé dans ma vie soit nettoyé. Ça prenait donc un lien avec l’Eau.
Étant en avril, tout de suite j’ai pensé à un petit ruisseau que j’aime beaucoup et qui n’est pas très loin de chez-moi. À ce temps de l’année son débit serait fort et assez efficace pour ce grand nettoyage printanier.
J’ai volontairement attendu le matin de ma fête pour compléter cette libération. Je suis partie en forêt avec mon petit panier de figurines, leurs papiers respectifs et des offrandes pour la forêt et ses habitants.
J’ai remonté le ruisseau en conscience, observant ce qui s’y passait, ce que la Nature et l’Invisible me murmuraient. C’est ainsi que j’ai découvert cette espèce de mini grotte en bordure du ruisseau. Endroit parfait pour sortir les figurines de mon panier et les regrouper une dernière fois ensemble avant leur grand plongeon.
Puis, sans ordre logique et suivant mon intuition, j’ai pris une première figurine, ai lu une dernière fois ce que j’y avais inscrit et l’ai remis entre les mains du ruisseau. Pour certaine l’élan fut de doucement les déposer au creux de l’eau tandis que pour d’autre j’ai plutôt eu le réflexe de les lancer à bout de bras. Je voyais bien que la technique de mise à l’eau était en lien direct avec ce que la figurine contenait même si le geste était spontané. D’ailleurs, je me souviens clairement d’avoir lancé une d’entre elles avec tellement de force que l’impact qu’elle a subit m’a surprise. La libération avait définitivement lieu.
Une fois les sept figurines et leur contenu remis à la puissance de l’eau, j’ai longuement remercié le ruisseau et la forêt de leur aide et de leur alliance. J’ai déposé mes offrandes (tabac sacré pour les Esprits et noix pour les écureuils) puis j’ai pris le chemin du retour, portant en mon cœur le germe de ce que je choisissais de planter là où avaient longuement habité les croyances, pensées et mémoires qui venaient d’être libérées.
Me permettre de renaître à moi, allégée et pleine d’espace pour cette nouvelle année qui m’accueillait.
Dans les jours suivants j’ai eu l’élan de continuer à expérimenter avec la libération à l’aide des éléments, toujours en passant par mes mains. Ça tombait bien car il me restait des trucs à libérer et d’autres à accueillir! Ces rituels subséquents ont été plus spontanés et rapides et ne demandent pas à être partagés ici, si ce n’est que par quelques photos.
Il y a eu une libération par le feu et l’air, une figurine de tissu remplie d’intention et remise au feu.
et une autre où c’était l’élément Terre qui trônait. Et, oui, c’est bien une carotte sculptée qui a servi de contenant pour ce qui devait être enfin mis en terre. 😉
J’ai bien senti que tous ces rituels étaient différents de ce que j’avais déjà fait dans le passé. De un, ils étaient clairement faits en duo avec ma petite fille intérieure, celle qui a toujours aimé mettre les mains à la pâte et qui a un lien si profond avec la Terre et ses médecines.
Et au moment où j’écris ces lignes, presque 16 mois plus tard, j’entrevois plus clairement comment cette simplicité à travailler avec les éléments, l’Invisible et ma petite Mp émergeait au moment parfait et me préparait à cette transformation dans laquelle j’ai d’ailleurs encore les pieds…
Cette constatation me donne hâte de venir déposer le prochain billet de la série, celui où je te raconte comment, quelques mois plus tard, ma minette et ma Roue Totémique ont essayé de capter mon attention…
À très bientôt!