Il y a presqu’une semaine, notre deuxième minette, notre Lulu dodue, a disparu. Je dis deuxième parce que notre autre minette (la mini Lili) est décédée à la fin janvier après s’être fait frapper par une voiture devant chez moi. (Vous pouvez lire ce récit en suivant ce lien.)
Depuis que nous sommes déménagés ici, avec la forêt qui n’est pas très loin et le caractère indépendant et « thug » de Lulu, je m’étais préparée à la possibilité que ma grosse minette rescapée de la rue ne revienne pas d’une de ses escapades nocturnes estivales, la région étant reconnue pour sa population de pékans, prédateurs des chats domestiques. Mais entre se préparer et le vivre…. ben c’est deux.
Le plus difficile a été d’espérer qu’elle ne souffrait pas et de ne pas savoir.
Ne pas savoir ce qui lui était arrivé puisqu’elle est simplement partie comme à l’habitude mais n’est jamais revenue.
Le premier 24 heures a été brutal et le vide grand.
Oui elle passait beaucoup de temps dehors l’été (la majorité de ses journées et de ses nuits) mais rentrait plusieurs fois par jour pour manger et pour se faire flatter quelques instants.
Ironiquement, durant le 48 heures qui a précédé son départ la température a beaucoup refroidi la nuit et elle ne s’est pas fait prier pour dormir au chaud.
Jeudi dernier, après presque 24 heures dans la maison, avec la température qui se réchauffait, elle est sortie.
Et n’est plus revenue.
Dès jeudi soir j’ai eu un mauvais feeling. Ce n’était pas normal qu’elle ne soit pas venue manger. C’était une minette bien gourmande. Je gardais espoir en me disant qu’une absence de 24 heures n’était pas automatiquement signe de fatalité. Vendredi j’ai arpenter les rues du voisinage au cas où elle se soit fait frapper, mais n’ai rien aperçu d’inhabituel.
Son bol est resté intact et à sa place jusqu’à dimanche. L’enlever voulait dire que j’avais perdu espoir et je n’étais pas encore rendue là…
Samedi pm j’ai été prendre une autre marche en m’assurant de bien me centrer et d’avoir les antennes et l’intuition à on et le volume au maximum. Ne sachant trop où regarder même si son territoire au niveau du quartier était assez restreint, mes pas m’ont amenée une fois de plus devant la forêt avoisinante. Mon regard allait de lui-même se perdre loin derrière les premiers arbres. Soudain j’ai su hors de tout doute. Lulu était dans cette forêt. Et je sentais profondément qu’elle n’était plus dans son corps physique et que je n’avais PAS à aller à sa recherche.
Je suis revenue chez-moi la tête perplexe devant le calme de mon cœur.
Une partie de moi disait let it go, que le cycle de la vie est parfait et sage alors qu’une autre partie aurait tellement aimé SAVOIR ce qui était arrivé, et surtout avoir une chance de boucler concrètement, d’honorer son corps si elle était morte. En écrivant ces mots à une amie au retour de ma marche j’ai entendu clairement « et si tout était parfait et qu’elle a mis son corps exactement à l’endroit où elle le voulait? »….
Samedi soir je me suis couchée tard, prenant le temps de faire mes demandes à l’Univers et à la pleine lune. Mes demandes à Lulu aussi.
Lui demander de venir me voir dans mes rêves ou du moins de m’envoyer un message clair de ce qui lui était arrivé et de ce qu’elle voulait que je fasse ou que je comprenne.
Le lendemain matin je me suis réveillée tôt et j’ai immédiatement senti à quel point j’étais totalement calme. Même ma tête. Pourtant je ne me souvenais pas d’avoir eu la visite de ma minette en rêve… Mais je sentais une grande paix émanant d’elle.
J’ai pris le temps de méditer et de faire le silence en moi et c’est dans cet espace que j’ai su, hors de tout doute, ce qui s’était passé.
Lulu n’était plus dans son corps et elle me disait qu’effectivement c’était dans cette forêt que son corps avait disparu, que oui elle avait été mangée par un pékan, qu’elle était totalement en paix avec ça, que ça avait été son choix de mode de départ, que ça ne servait à rien que j’aille arpenter la forêt parce que je ne la retrouverais pas physiquement, qu’elle avait adoré être notre minette mais que son temps sur terre était complété. Elle ajoutait également deux autres renseignements que je garde précieusement comme message personnel entre elle et moi mais qui m’ont surpris tout en me faisant un grand bien.
J’ai remercié l’Univers, ma belle Lulu, la perfection de cette ronde de la vie et de la mort, le libre arbitre que les chats à qui ont donne la liberté de sortir dehors ont, l’alliance avec le monde animal et les peuples invisibles. J’ai aussi remercié ce peuple des arbres que j’aime tant et qui a été le témoin silencieux de ce départ.
La boucle était bouclée, Lulu était maintenant traversée et elle pouvait chasser les écureuils des grandes plaines de lumières avec sa petite soeur Lili qui l’attendait depuis janvier dernier. Je sens qu’elle est bien et que tout ça est selon un plan beaucoup plus grand que moi et ça m’apaise.
Nous avons eu la chance de passer plusieurs années avec cette minette bien particulière au passé inconnu et à la personnalité calme et enracinée. Elle a choisi son départ et le moins que nous puissions faire est de respecter et d’honorer son choix. C’est donc dimanche que j’ai ramassé son bol de nourriture et son bol d’eau. C’était le geste de la fin.
Depuis, elle danse librement.
La maison n’est plus la même.
Il ne reste que mon gros chien, sa fidélité et ses problèmes de santé.
Dire que ça fait trois ans que je pense que c’est lui qui partirait le premier.
La Vie en sait beaucoup plus long que nous…
Mieux vaut lui faire confiance!
Merci ma belle Lulu d’avoir fait partie de notre tribu.
Tu auras toujours une place bien spéciale dans nos coeurs!♥
Mariepierre