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Quand la fête des mères ne rime pas avec licornes, fleurs et papillons

L’humanité avance par en avant et se faisant, nous nous allégeons et nous nettoyons nos blessures, nos mémoires et nos ancrages, chacun à notre vitesse et à notre degré de conscience (et tous les degrés sont bons) .

Nous le faisons tous, à tous les jours.

Mais il y a des jours où ce nettoyage éclabousse davantage.

Et cette Fête des Mères 2018 semble être un de ces jours éclaboussants.

Je n’ai jamais été une maman avec beaucoup d’attente en ce jour dédié aux mères. Un sourire, un « Bonne fête des mères maman! » et un bricolage fait à l’école m’ont toujours comblée. Les enfants grandissant, les bricolages ont cédé la place à des textos remplis de mots doux et de coeurs multicolores. Ça fait la job, même dans les tempêtes!

Sauf aujourd’hui.

Ça m’aura pris presque 12 heures pour comprendre ce que je traversais et j’ai décidé de vous le partager ici, me disant que je ne suis certainement pas la seule qui ait expérimenté ce que je vais vous partager, d’où ce billet tardif.

On le sait depuis belle lurette, nous sommes tous uns, nous sommes toutes et tous reliés. Et plus nous avançons dans notre nettoyage d’humanitude, plus nous nous rejoignons dans l’invisible, plus nous nous ressentons, que nous en ayons conscience ou non.

Le rapport avec la Fête des Mères?

Depuis ce matin j’étais aux prises avec un fuck émotionnel (comme je les appelle tendrement) et j’avais beau écrire, balancer mes chakras, nettoyer mon énergie (sans rien y trouver d’explicatif), épurer des bouts de ma maison, aller en forêt, relaxer au soleil, manger du chocolat (ben quoi!), RIEN n’y faisait! Toutes les pistes qui se pointaient le nez me semblaient confuses et plus la journée avançait, plus j’avais l’impression d’être au prise avec un mélange de ressentiment et de tristesse dont je ne comprenais pas la provenance. En fait, je ne la comprenais pas mais plus la journée avançais plus je m’appropriais cette peine et ce ressentiment avec en bonus de supers gros points d’interrogation.

Lorsque le soleil a commencé à descendre à l’horizon (mon moment préféré de la journée, cette lumière m’est si apaisante ♥ ) j’ai lâché prise, ai ramassé à l’épicerie les ingrédients pour un souper no-brainer, puis fiston et moi avons pris comme entrée un cornet de crème glacée double chocolat!

Et tout d’un coup j’ai senti. Senti comment cette journée de Fête des Mères était chargée émotionnellement. Oui il y a toutes ces mamans pour qui la journée fut parfaite mais il y a aussi plein d’autres sortes de situations, plein de variantes du rôle de mère. Il y a entre autre:

Des mamans épuisées qui se demandent comment elles y arriveront et même comment elles survivront.
Des mamans qui ont perdus un ou des enfants et des enfants qui ont perdu leur maman.
Des amoureux qui ont perdu leur partenaire et mère de leurs enfants.
Des maman monoparentale qui donnent leur 200% afin de remplir le rôle des deux parents, souvent dans des situations très précaires.
Des mamans qui ont perdu contact avec leurs enfants.
Des grand-mamans à qui on refuse l’accès à leurs petit-enfants.
Des mamans inquiètes parce que leur enfant traverse une période houleuse.
Des mamans dont l’enfant est très malade et des enfants dont la maman est très malade.
Des mamans dont l’enfant est en fin de vie et des enfants dont la maman est en fin de vie.
Des femmes qui auraient tant voulu avoir des enfants et qui n’en ont pas eu.
Des femmes qui voudraient un autre enfant et qui n’y arrivent pas.
Des femmes qui n’ont eu de choix que de laisser leur enfant en adoption.
Des enfants qui n’ont pas connu leur maman, ou pas assez longtemps.
Des femmes pour qui la solitude est un peu plus pesante aujourd’hui.
Des femmes, des mamans, des enfants, des humains et une tonne d’émotions.
Et cette tonne d’émotion est loin d’être toute rose et fleurie.

Et aujourd’hui tout particulièrement, ces énergies m’étaient super palpables.

Sûrement que je ne suis pas la seule.

Et en fait, ça m’émeut et me réchauffe de savoir qu’on peut tous se ressentir ainsi.

Ça m’émeut parce que toutes ces variantes d’histoire me touchent et que j’ai envie de faire un grand hug de lumière à toutes ces femmes qui de près ou de loin sont remuées par ce que réveille en nous la Fête des Mères.

Et ça me réchauffe parce que j’y vois un signe que notre humanitude se nettoie et laisse passer de plus en plus la lumière.

Nous guérissons ensemble, chacune de notre manière, chacune notre degré de blessures ou de mémoires.

C’est tout le féminin qui nous tend les bras ce soir.

J’ouvre les bras à cette tendresse, même celle qui naît du besoin créé par de grandes blessures.

Ce soir j’allume une chandelle pour la Mère.
La mère que nous sommes.
La mère que nous aurions aimé être.
La mère que nous aurions aimé avoir.
La mère que nous avons.
La mère que nous avions.
La mère que nous aimerions devenir.
La mère.
La maman.
Une maman reliée à toutes les autres et toutes leurs variantes.

Je nous souhaite une nuit douce et apaisante.

Avec amour et lumière.

Mariepierre